✚ Ca arrive souvent ce genre de situation non ? Je ne suis pas le premier et certainement pas le dernier à qui ça arrive ? C’est normal de tomber amoureux de la mauvaise personne, de s’éprendre de la sœur d’un meilleur ami ? Ca arrive dans tous les romans, dans toutes les séries américaines et tous les films non ? Mais ça semble toujours plus simple sur un écran de télévision ou dans les pages d’un livre. L’auteur arrive toujours à faire en sorte que les deux personnages se retrouvent malgré leurs différences, malgré leurs fréquentations. Est-ce qu’un auteur arriverait à me trouver une solution ? Est-ce que si je lui expliquais le fait que je ne pense qu’à elle mais que je ne peux pas changer de mode de vie, il arriverait à m’ouvrir les yeux sur la bonne solution ? Je sais que je suis totalement contradictoire, que je ne peux pas trouver une solution à  lorsqu’on veut quelque chose mais qu’on n’est pas prêt à faire des concessions. J’ai toujours vécu seul ou avec des potes dans les pattes. Je sais que les femmes sont insupportables à vivre et surtout qu’élever un bébé n’est pas quelque chose de simple, qu’il faut du courage et surtout de la patience. J’ai en quelque sorte élevée mes petites sœurs mais justement, ça m’a dégoûté de la paternité. Jamais je ne voudrais avoir des enfants pour les abandonner comme mon père l’a fait. Je sais que je ne peux pas faire une généralité de tout ça mais je n’ai jamais vu une famille sans disputes, une famille sans problèmes à régler ni « non-dits ». Il y a toujours des emmerdes et on fini tous par souffrir de toute manière. Je ne veux pas ça pour Belle. Elle souffre déjà suffisamment d’être mère célibataire et surtout du père de sa fille qui revient comme si c’était normal. Je ne veux pas non plus lui avouer ce que je ressens pour elle, que je ne pense qu’à ses magnifiques yeux bleus, à sa voix et son doux visage. Je ne veux pas lui avouer tout ça parce que je sais très bien qu’à la fin elle me rappellera qu’elle est maman, qu’à vingt ans elle doit gérer des problèmes d’adultes et que je ne suis qu’un fumeur, qui n’a pas d’emploi stable et qui pense pouvoir vivre de ses peintures jusqu’à la fin de ses jours.

Ca fait du bien de pouvoir se confier, de pouvoir parler de tout ça. Mes potes me charrieraient si je leur parlais de ce que je ressens, de mes craintes. Face à eux, je ne suis qu’un gars tatoué, qui se fiche un peu de la société et qui préfère vivre de femmes et de bières. Ils ne comprennent pas ce que je vis, ce que mon esprit se torture lui même avec Belle, avec toutes ces histoires d’adultes et de priorités dans la vie. Je me sens allégé d’un poids, je me sens compris même si on ne me donne pas de réponse en retour.