le corps frêle - bien qu'élancé - encore endormi de la jeune anglaise se mouve dans le lit, passant du dos au ventre et inversement. les yeux encore clos, la jeune femme grimace légèrement. sur son visage clair, quelques rayons de soleil se promènent, lui chauffant doucement les joues. soufflant légèrement, elle se tourne à nouveau dans son lit, nichant sa tête dans son oreiller. étouffant un grognement, siobhàn fini par ouvrir ses yeux bleus, l'un après l'autre. elle reste quelques instants comme ça avant de finalement se lever. elle passe une main dans ses cheveux bruns, histoire de voir quelque chose au travers de cette masse. étouffant un long bâillement, elle s'étire de tout son long, tirant ses bras fins au dessus de sa tête. aussi dur que ce soit, elle se lève, rejetant la couette par dessus sa tête et, totalement dans le brouillard, elle marche jusqu'à la petite salle de bain. le temps que l'eau coule et chauffe un peu, elle s'appuie sur le rebord du lavabo. ses prunelles claires fixent son reflet dans le miroir. l'anglaise laisse échapper un nouveau soupire avant de se déshabiller et d'entrer dans la douche. les yeux clos, elle laisse l'eau couler sur sa peau, réveillant petit à petit chacun de ses muscles endormis. la jeune femme appuie sur le robinet, stoppant l'eau après s'être savonnée et rincée puis, passant une serviette autour de son corps menu, elle attrape sa brosse à cheveux et file d'un pas rapide mais prudent jusqu'à la chambre, afin de ne pas glisser. laissant glisser le drap de bain sur le sol, siobhàn se hâte à enfiler ses vêtements. après quelques secondes de réflexion, elle passe un jean clair ainsi qu'un débardeur blanc cassé avec des motifs colorés au centre, simple. après s'être coiffée les cheveux en une queue de cheval, elle attrape son portable. un dernier coup d'oeil sur son téléphone, la brune attrape ses affaires - veste, clefs, sac, carnet et bouquins - et quitte son appartement. pas besoin de prendre sa petite voiture, elle préfère marcher. la faculté n'est pas à coté mais n'est pas excessivement loin non plus. posant ses écouteurs dans ses oreilles, elle appuie sur le bouton play de son portable, laissant défiler toutes sortes de musiques en mode aléatoire. ça va de skyfall d'adèle à over the love de florence + the machine. un petit sourire discret orne son visage clair. un rapide coup d'oeil sur son portable l'informe qu'elle a encore le temps avant d'arriver sur le campus. continuant de marcher d'un pas étonnement serein, elle franchit la porte du petit starbucks et avance directement au comptoir. s'armant d'un nouveau sourire - pas aussi franc que ce qu'elle veut - l'étudiante s'apprête à commander. « - bonjour, un café latte s'il vous plait et euh... je vais prendre un cookie aussi. » il ne faut pas bien longtemps pour avoir son cookie. il ne lui faut pas plus de temps pour croquer dedans à pleines dents.

son cookie déjà bien entamé - voir presque fini - dans une main, elle tend sa seconde main, se préparant à réceptionner sa commande du jour. le jeune homme - plutôt mignon et faisant office de serveur - lui tend son gobelet avec son nom écrit dessus. tout sourire et ravie de voir qu'il se souvient d'elle, siobhàn l'empoigne. elle le repose ensuite sur le comptoir et sort un peu d'argent de sa poche qu'elle tend à son tour au jeune homme avec un large sourire affiché sur ses lèvres rosés. cet échange habituel et des plus banals effectués, elle coince son cookie entre ses dents, attrape son café latte et se retourne. cependant, elle marque une pause en remarquant que l'homme derrière elle se pousse comme si il avait peur d'elle. ou plutôt de son café. elle le scrute de ses prunelles bleues. « - retournez-vous doucement cette fois-ci. je n’ai aucune envie de devoir rentrer me changer.. » se fout-il de sa gueule ? en tout cas, c'est ainsi que siobhàn prend la chose. à la fois vexée et agacée, l'étudiante le regarde, le regard dur et froid. une maladresse, ça arrive à tout le monde. mais depuis, il semble s'acharner sur elle, la fuyant. elle n'est pas idiote. elle le remarque. néanmoins, sans forcément se décaler, l'anglaise fait claquer sa langue de mécontentement. rapidement, elle jette un coup d'oeil derrière l'homme. il n'y a pas foule. tant mieux. « - veuillez m'excuser, monsieur parfait. je ne voudrais pas vous salir à nouveau. » c'est avec un sourire des plus faux et des plus hypocrites que la jeune femme s'approche de lui et, feignant de tomber la tête la première - mais en prenant le plus grand soin de laisser son gobelet rempli droit - elle reporte son regard sur le visage visiblement épuisé de ce brun dont elle ne connait rien. « - se serait vraiment fâcheux. » l'ironie et le sarcasme font de plus en plus partis d'elle. tout en se redressant, la brune ne peut s'empêcher d'avoir des idées plein la tête. la première étant celle de réellement renverser son café sur l'homme afin qu'il la boucle et que, cette fois ci, il ai une excellente raison de l'éviter. cependant, quelques limites se présentent aussitôt à elle. premièrement, elle vient juste de se payer ce café latte et elle n'a pas assez pour s'en procurer un second à cause du cookie qu'elle a payé, aussi bon soit il. secondement, elle risque d'être en retard pour son cours sur l'histoire de l'art, non pas que cela la dérange réellement. enfin, et troisièmement, cet homme semble être le parfait crétin prêt à la pourrir sur place. elle ne doute pas qu'il puisse même être capable de lui faire payer le pressing - ce qu'elle mériterait dans ce cas là -, chose dont elle n'a absolument pas les moyen de payer à cause de son misérable statut d'étudiante. ses déboires ne l'aident pas non plus sur le plan financier mais c'est une toute autre histoire et un autre problème. plus les minutes avancent et plus cette idée la tente. son regard vacille entre l'homme, sa tenue impeccable et son café qu'elle serait prête à sacrifier dans le seul et unique but qu'il se la boucle et qu'il ai une vraie raison de la blâmer et de s'acharner après elle.

totalement blasée par ce comportement - autant pour l'un que pour l'autre -, elle se renfrogne et s'écarte légèrement de l'homme. « - c’est fini votre petit manège de collégienne ? » elle hausse les yeux vers lui. la prendre pour une conne, une boulette, c'est une chose, mais la prendre pour une gamine, c'en est une toute autre. et c'est d'ailleurs une chose qu'elle ne supporte absolument pas. les sourcils arqués, siobhàn se sent prête à exploser. l'air suffisant et hautain de cet homme l'agace au plus haut point. pour qui se prend-il ? « - veuillez m’excusez, mademoiselle la blagueuse, je ne voudrais pas vous rendre la monnaie de votre pièce.  ça va, j’suis de votre niveau, là ? j’m’en sors pas mal avec les jeunes, il parait. » elle le fusille du regard, mauvaise. rapidement, elle jette un coup d'oeil à la queue qui se forme et se recule légèrement pour laisser le grand brun commander. elle ne peut s'empêcher de murmurer assez fort pour qu'il entende.  « - vieux con ! » elle est consciente que ce petit commentaire disgracieux n'arrange en rien son cas. s'il la voit comme une gamine de quoi, treize, quatorze ans ? soit, elle continue dans cette voie là. autant lui donner raison pour une chose, de sorte à flatter son ego surdimensionné.   « -  oh, et pour info, la pseudo collégienne a vingt deux ans et elle vous emmerde, bien profond. » elle parle tout haut sans même s'en rendre compte. c'est sorti tout naturellement. ses mauvaises habitudes, ses injures et sa vulgarité ne tardent pas à revenir.

soufflant, elle quitte la queue et l'homme qui passe sa commande. elle s'appuie contre le mur du bâtiment. durant quelques secondes, son esprit perdu dans un endroit lointain, elle observe son gobelet contenant encore le liquide chaud. gobelet qu'elle approche de ses lèvres pour en boire une gorgée de son contenu.  « - bon, on va se battre à coup de latte macchiato dehors ? » elle sursaute. l'anglaise ne l'a pas entendu arriver vers elle. elle fait remonter ses yeux bleus jusqu'à son visage. un espèce de sourire semble se dessiner sur le visage de l'homme.  « -  ça y est, vous avez pété un bon coup ? vous êtes calmé ? » elle n'arrange pas les choses. l'étudiante sort du café et, étonnement, elle garde la porte ouverte, faisant signe à l'homme de passer. une fois ceci fait, elle va s'asseoir sur un banc, sirotant à nouveau son café latte. le liquide chaud lui fait un bien fou. à nouveau, siobhàn regarde l'homme. ne travaille-t-il donc pas ? en pensant cela, elle regarde rapidement son portable. elle est en retard d'une bonne dizaine de minutes maintenant. elle a pourtant pris des bonnes résolutions mais tant pis. si elle ne va pas à ce cours, elle ira au prochain, dans une heure quarante cinq. en raisonnant ainsi, elle a largement le temps de finir son café, sans se presser.

boudeuse, comme à son habitude, l'anglaise sortie du café sans demander son reste, la voix de l'homme résonnant derrière elle. quel vieux con. elle n'avait pas d'autres mots pour le qualifier. du moins, ce n'étaient pas des mots dignes de shakespeare et autres grands noms de la littérature anglaise principalement. des gens qui se retourneraient probablement dans leurs tombes en l'entendant parler de la sorte.  alors qu'elle pensait être enfin débarrassée de cet homme, de sa sale humeur et tout ce qui l'accompagnait, l'étudiante dû bien s'avouer surprise lorsqu'il s'installa à ses cotés. elle croisa les jambes dans un premier temps avant de finalement s'asseoir en tailleur sur le banc où elle avait pris place.  « - je suis choqué. que vous m’emmerdiez je cite ‘bien profond’ je le conçois… mais que vous ayez vingt-deux ans… là, je suis réellement sur le cul. »  elle le regarda, haussant un sourcil. bon sang, mais pour qui se prenait-il ? elle le toisa ainsi quelques secondes. lui aussi l'observait. que pensait-il ? elle aurait bien aimé entrer dans sa tête à cet instant bien précis.  « - vous ne les faites pas. et je ne parle pas du physique. »  elle soupira longuement et reporta son attention sur sa boisson qui allait refroidir, chose dont elle avait horreur. elle en bu une longue gorgée. du coin de l'oeil, elle observait le grand brun qui semblait s'amuser de cette situation. elle n'avait qu'une seule envie, retirer le petit sourire narquois qu'il affichait sur son visage. sourire suffisant. « -  mentalement, hein ? bah écoutez, je préfère avoir seize ans dans ma tête plutôt que d'agir comme une personne blasée de la vie. vous avez quoi, trente balais à tout casser, c'est ça ? alors arrêter de rouspéter comme un gars de cinquante ans qui pète une durite pour chaque cheveux blancs qu'il a. »  elle soupira une nouvelle fois et, tout en le regardant d'un air indéfini, elle pencha la tête sur le coté, jugeant une quelconque réaction de sa part. après tout, elle insinuait qu'il ne savait pas s'amuser, profiter de la vie et qu'il était un vieillard dans la peau d'un trentenaire qui avait pourtant tout pour plaire. elle fini par détourner le regard, buvant une nouvelle gorgée du liquide qui commençait à trop se refroidir à son gout.  « -  et vous savez quoi, monsieur le quinquagénaire, vous êtes trop tendu. c'est pour ça que vous prenez tout au premier degré et surtout que vous vous permettez des conclusions trop directes à mon égard. et pour reprendre vos mots, je suis ravie de vous surprendre et restez donc sur votre cul.  » elle eut un petit sourire en coin sans pour autant regarder l'homme. elle avait parlé en fixant le sol face à elle titillant machinalement le gobelet qui contenait son latte.